Bôndy

Le reboisement d’espèces fourragères, un enjeu crucial pour tout éleveur à Madagascar

Publié le : 10 septembre 2020

Au cours des deux dernières décennies, la demande en produits d’élevage a connu une croissance spectaculaire, et ne cesse de progresser. La déforestation massive, la culture sur brûlis et l’érosion des sols à Madagascar rend de moins en moins accessible l’accès aux sources d’alimentation pour les bovins.

A Madagascar, la façon la moins onéreuse d’alimenter des herbivores domestiques consiste à les mener dans la végétation naturelle : les animaux se déplacent sur des «parcours» à la recherche des plantes ou arbres (voire d’herbage) qu’ils apprécient. Ils y ingèrent si possible le fourrage dont ils ont besoin, tout en disséminant leurs déjections.
Cependant, l’éleveur a généralement une maîtrise partielle de la ration de ses animaux : selon les pâturages et les saisons, le fourrage naturel peut manquer ou être de médiocre qualité. Des répercussions sur le développement, la production (lait, viande, travail etc.) et la santé peuvent alors apparaître.

Jacques, 62 ans est éleveur de zébu. Il possède des terres et un élevage de 13 zébus. Il nous révèle qu’année après année, ses zébus maigrissent, car il devient de plus en plus difficile de trouver des sources de nourriture pour son élevage. Il doit parcourir une distance bien plus grande qu’il y a dix ans pour trouver des pâturages comestibles.

« L’alimentation de mes zébus varie en fonction de leurs utilisations (…) La nourriture pour les zébus qui tirent la charrette est différente par rapport à mes zébus qui produisent du lait, qui labourent mes rizières ou que je vends ».

En effet, des aliments sont complémentaires par rapport à chaque utilisation des zébus.
Par exemple une femelle laitière, des animaux de trait, de jeunes animaux, des mâles que l’on engraisse pour une fête ou une vente ou encore une bête de prestige doivent avoir un régiment différent et spécifique. On leur réserve alors des compléments divers provenant de l’exploitation agricole, des résidus de culture (pailles de céréales et fanes de légumineuses), des déchets de cuisine, des graines (maïs ou sorgho), des feuilles d’arbres et de fruits (gousses) ou  des fanes de légumineuses.

Les cultures fourragères

Les formes de cultures fourragères sont nombreuses. On peut semer :

  • De l’herbe pour créer une prairie améliorée qui sera ensuite pâturée ou fauchée pour faire des réserves
  • Des plantes annuelles qui seront intégralement récoltées pour faire de l’ensilage et du stockage.
  • Des espèces pérennes que l’on fauche de temps en temps pour obtenir du fourrage vert et qui repoussera
  • Des espèces d’arbres fourragères pour la récolte de feuilles, riches en oligoéléments. L’arbre ayant une capacité naturelle de régénération des feuilles fait une excellente source de fourrage pour le bétail. 

Le choix des espèces fourragères s’appuie sur les quatre facteurs suivants, que l’éleveur combine en fonction de ses objectifs jusqu’à l’élaboration de son projet fourrager :

  • La diversité des plantes ;
  • La diversité des milieux tropicaux ;
  • La diversité des usages;
  • La diversité des systèmes de production.

Les caractères agronomiques

Dans des zones rurales où les outils viennent à manquer, il est important de prendre en compte les caractéristiques agronomiques de ses cultures :

  • La facilité de mise en place et d’entretien : semis ou plantations,
  • La compétitivité par rapport aux adventices.
  • L’aptitude à l’association avec d’autres plantes.
  • La résistance aux maladies et parasites.
  • La tenue au pâturage, la capacité de repousse, les refus, la reprise après la coupe.

Dans son analyse des besoins, Bôndy a dressé une liste des espèces d’arbres fourragères répondant aux besoins des herbivores pour les paysans partenaires du programme de reboisement « Andramasina vert ».

 

Zoom sur le Moringa

Les qualités nutritives du Moringa sont excellentes, ce qui en fait une source de fourrage de très bonne qualité pour les bovins et facilement accessible. Les feuilles sont riches en protéines, en carotène, en fer et en acide ascorbique, et les gousses ont une teneur élevée en lysine, un acide aminé. D’autre part, le Moringa présente le net avantage de produire une grande quantité de matière fraîche à l’unité de surface par rapport à d’autres espèces fourragères. Le Moringa est une source de fourrage particulièrement intéressante tant en termes économiques qu’en termes de productivité.

Reboisement

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